Scènes de la vie de bohème met en scène un groupe de bohème: Marcel, Rodolphe, Schaunard (musicien), Collline (philosophe) etc. Ils
sont jeunes (la vingtaine), talentueux et absolument sans le sou dans
le Paris du 19ème siècle. Comme dit le quatrième de couverture:
"Poètes
et musiciens au ventre creux, rapins prompts à embobiner le bourgeois,
philosophes fumeux épris de grisettes, ils ont vingt ans, peuplent les
mansardes du Quartier Latin, mênent une vie volage et aiment se
retrouver au café Momus, où 'le premier devoir du vin est d'être
rouge'."
Étant donné que c'est un livre français à mon avis
introuvable ou si peu dans une autre langue je me permets d'en parler
dans ma langue natale.
Je ne l'ai pas encore tout à fait fini (ou
presque: il me manque un bout de l'annexe). J'ai eu beaucoup de mal au
début - je ne m'attendais pas à ce que ce soit des nouvelles, je n'aime
pas les nouvelles et j'ai mis un temps. Mais peu à peu les personnages
(envers qui j'éprouverais sans doute une certaine antipathie si je les
rencontrais dans la vraie vie) deviennent attachants, l'écriture devient
jouissive bien que très simple, leurs comportements deviennent
absurdes. C'est une très belle immersion dans le monde des bohèmes - je
pense à le préciser pour les parisiens qui ont eu ou auront l'occasion
d'aller voir l'exposition sur eux au Grand Palais ou la rétrospective à
la Cinémathèque Française.
En revanche, s'il on rit de bon cœur de
leurs excentricités, il faut tout de même vous prévenir que toutes ces
petites nouvelles (qui se suivent: ce sont toujours les mêmes
personnages, et ça suit plus ou moins une ligne chronologique déterminée
par leurs histoires d'amour) sont, au fond, très tristes. Aucun d'entre
eux ne sort véritablement de l'anonymat, et puis, dans la jeunesse
bohème, surtout, on meurt! Je reprocherais peut être également le manque
de distinction entre les personnages. Très vite, on fini par les
confondre et ça n'aide pas.
CITATIONS:
"Ils sortirent de chez La Mère Cadet à neuf heures du soir, passablement gris tous les deux et ayant la démarche de gens qui viennent de dialoguer avec les bouteilles."
"Arrivé cependant à la fin d'un poème
Où je jette mon coeur dans le fond d'un grand trou,
- Gaîté de croque-mort qui s'enterre lui même,
Voilà que je me mets à rire comme un fou."
"Ca ne vous empêchera pas de l'aimer toujours. Vous l'embrasserez sur les lèvres d'une autre."
BILAN:

12/20
Je conseille donc la bête si on veut une lecture pas très compliquée et qui plonge immédiatement et efficacement dans la réalité d'une époque et d'une vision de la vie. Ça se lit assez vite, c'est agréable. Après, ça ne fait pas partie des livres que j'irai recommander expressément. Mention spéciale pour la nouvelle "Mademoiselle Musette" qui peut provoquer des relens de tendresse assez puissants chez le lecteur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire